La séparation dans le mariage revêt deux formes : une forme transitoire ou temporaire et une forme plus ou moins définitive.

La forme transitoire survient dans une situation où la vie du couple connaît des troubles qui engendrent de graves difficultés de cohabitation. Dans l’intérêt du couple ou de l’un des conjoints, l’autorité ecclésiastique peut procéder à la séparation des époux en attendant de les réconcilier.[1] Les époux eux-mêmes, peuvent de commun accord, décider de rompre momentanément leur vie commune pour des raisons analogues, le temps que la situation se rétablisse ou que la paix revienne ou encore, un des conjoints peut imposer à l’autre une séparation en raison du danger physique ou spirituel qu’il lui fait encourir. Mais lorsque cesse le motif de la séparation la vie commune doit être reprise. [2] Dans tous les cas il on doit tenir compte de l’intérêt des enfants.

Il arrive aussi que dans le contexte judiciaire séculier (au civil), les juges ordonnent une telle séparation. Il reste entendu que dans tous ces cas de séparation, (séparations de corps), le lien matrimonial subsiste. Et par conséquent chacun est tenu à la fidélité. Dans le contexte d’un mariage chrétien, pendant tout le temps que dure la séparation, chaque conjoint peut se confesser et recevoir la communion, à condition de ne pas mener une vie d’infidélité notoire ou de concubinage. Cela s’applique également aux conjoints, qui sans faute de leur part, sont abandonnés par leur compagnon. En effet, en la matière, chacun doit agir dans le respect des règles et selon sa conscience en toute sincérité et vérité comme le recommande saint Paul : « Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il ne discerne le Corps. » [3]

La deuxième forme de séparation concerne les couples qui ont obtenu un divorce civil. Aux yeux de l’Eglise, malgré la décision du Tribunal civil et les conséquences qui en découlent, le lien qui unit les époux demeure. Leur situation, autant qu’elle durera sera une simple séparation de corps aux yeux de l’Eglise. Et les mêmes règles que précédemment s’appliquent à eux. Etant donné la complexité de certaines situations, les personnes ou les couples qui vivent de telles difficultés auront la simplicité de s’en ouvrir à leur curé qui les dirigera au besoin à d’autres instances.

Notes :

[1] Cf. c. 1153 § 1.

[2] C. 1153 § 2.

[3] 1 Co 11, 28-29.


Abbé Jacob YODA
Archidiocèse de Ouagadougou
Novembre 2009

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