Chaque personne est une entité à part entière. Elle peut marquer positivement ou négativement, ou ne rien inspirer, mais rencontrer sœur Noélie Ouédraogo, chargée d’aider les personnes âgées à la Maison Saint Jean-Marie Vianney, c’est trouver une mine de découvertes instructives concernant la prise en charge de nos parents, frères et sœurs du 3e âge. Nous vous proposons de prendre connaissance de ce qu’elle a bien voulu partager sur la Page Web de la Pastorale de la santé en 3 parties. La première partie qui est ici présentée relate ce qu’elle fait en termes de relation d’aide.

La relation d’aide

Dans nos familles respectives, nous côtoyons au quotidien ceux qu’on appelle affectueusement les « Papys et les Mamies ». Si quelques-uns parmi nous leur accordent l’attention dont ils ont besoin, les relations de beaucoup varient entre la cordialité abrégée, les visites rapides, des dons de quelques articles de consommation. On leur amène les petits enfants, quand ils peuvent encore s’occuper d’eux, mais lorsqu’ils deviennent vraiment dépendants, leur entourage se résume à un ou deux membres de la famille sensibles à leurs côtés. Il n’est pas rare de voir aussi qu’il n’y a personne ; ou alors, ils subissent l’ignorance, l’évitement, le manque de considération totale de gens dont ils se sont occupés dans le passé. Le peu d’échanges avec certains est empreint de moqueries, d’écoutes bloquées par le jugement, ou des remarques évoquant leurs limites. Le phénomène séculaire des expulsions de personnes âgées accusées de sorcellerie est encore d’actualité. Mais, avec la Sœur Noélie, les relations avec les personnes âgées devraient être absolument différentes, et constituent tout un enseignement.

Membre de la Congrégation des Sœurs de Jésus au Temple, cette consacrée est arrivée à la Maison Jean-Marie Vianney en mai 2022, soit 4 ans après qu’elle ait ouvert leur communauté au Burkina Faso en 2018 dans l’archidiocèse de Koupéla, pour s’occuper des personnes âgées. Elles n’étaient que 2, et comme elle l’indique, c’est un nombre qui ne répond pas aux normes canoniques, mais le besoin d’aide était là et demandait à être satisfait.

Depuis mai 2022 donc, Sœur Noélie et son assistante pratiquent une relation d’aide comme cela se dit dans le domaine de la santé, avec les pensionnaires de la Maison Jean-Marie Vianney. Cette relation d’aide est un processus d’échanges, et un soutien physique (aider la personne à se lever, lui faire une pédicure ou une manucure, administrer des soins infirmiers, causer avec elle, développer la confiance), à une personne qui auparavant faisait tout ce qu’elle pouvait et voulait faire, mais qui, au fil des ans n’est plus autonome.  La mémoire s’altère, et les aptitudes physiques également. Selon la sœur, il faut être à côté d’eux pour les soutenir tout en respectant leur dépendance, qui n’est rien d’autre qu’une étape du processus de la vie de l’être humain. Leur dignité ne devrait en aucune manière être bafouée. 

A la personne âgée, l’on ne devrait pas imposer ce qu’elle doit faire. Savoir s’abandonner, et totalement sa propre volonté pour suivre celle de la personne âgée est primordial. Telle une relation entre une mère et son enfant, le sens de l’amour du prochain, pour cette dépendance, et pour la relation d’aide doit être élevé. Sans la juger, quand on s’occupe d’une personne âgée, la patience et la compassion pour l’intéressé sont aussi requises. Elles aident à suivre ses idées, à l’écouter sans l’interrompre, et donc sans interférer dans l’expression de ce qu’elle veut extérioriser. Cela permet de gagner sa confiance. Cette confiance est capitale pour la réussite de la mission d’aide ; on gagne soi-même en connaissance de la personne en face, et on élève sa propre intelligence émotionnelle ; on réussit son but ultime de sortir cette personne d’une situation difficile vers un certain épanouissement.

A la Maison Jean-Marie Vianney, la Sœur Noélie travaille avec des personnes consacrées, qui pendant des décennies ont vécu dans l’humilité, le don de soi, l’obéissance, la générosité, l’abnégation pour les autres. Ces personnes ont tout donné, avec un certain sens élevé de la considération pour les autres. Une fois dépendantes, elles sont en droit d’attendre une qualité de relations humaines d’un certain niveau avec ces paramètres qui ont guidé leur vie et leur communion avec les autres. C’est un défi, que la Sœur Noélie travaille à relever au quotidien pour chaque pensionnaire qu’elle assiste. Chacun est différent ; chacun apporte à la sœur cette opportunité unique d’en ajouter à sa connaissance de personnalités diverses et pour lesquelles elle développe constamment le charisme qui sied à chacune de ces personnalités.

Cette sœur est une mine d’aptitudes psychologiques d’une humanité si attentionnée, auprès de qui beaucoup parmi pourraient apprendre au vrai sens du mot.