LE SAUVEUR NOUS EST NÉ

Sainte Marie, Mère de Dieu – Année B

 En ce temps-là, les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.
Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.
Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.
Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception. (Luc 2, 16-21)

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Petit à petit, nous y arrivons. Nous avons déjà réussi à célébrer des fêtes très spéciales sans savoir exactement leur raison d'être. Nous nous félicitons les uns les autres sans savoir pourquoi. On annonce Noël et on en cache la raison. Beaucoup ne se souviennent plus où se trouve le cœur de ces fêtes. Pourquoi ne pas écouter la "première annonce" de Noël ? Elle a été composée par l'évangéliste Luc vers l'an 80 de notre ère.

Selon le récit, il fait nuit noire. Soudain, une "clarté" enveloppe de son éclat des bergers. L'évangéliste dit qu'il s'agit de la "gloire du Seigneur". L'image est grandiose : la nuit est illuminée. Cependant, les bergers "sont remplis de crainte". Ils n'ont pas peur des ténèbres, mais de la lumière. C'est pourquoi l'annonce commence par ces mots : " Ne craignez pas ".
Nous ne devons pas être surpris. Nous préférons vivre dans les ténèbres. Nous avons peur de la lumière de Dieu. Nous ne voulons pas vivre dans la vérité. Celui qui ne met pas plus de lumière et de vérité dans sa vie ces jours-ci ne fêtera pas Noël.

Le messager poursuit : "Je vous annonce la Bonne Nouvelle, la grande joie pour tous les peuples". La joie de Noël n'est pas une joie parmi d'autres. Il ne faut pas la confondre avec un quelconque bien-être, une satisfaction ou un plaisir. C'est une "grande" joie, incomparable, qui vient de la "Bonne Nouvelle" de Jésus. C'est pourquoi elle est "pour tout le peuple" et doit atteindre surtout ceux qui souffrent et vivent dans la tristesse.

Si Jésus n'est plus une "bonne nouvelle", si son Évangile ne nous dit rien, si nous ne connaissons pas la joie qui ne peut nous venir que de Dieu, si nous réduisons ces festivités à la jouissance du bien-être de chacun ou à nourrir une joie religieuse égoïste, nous fêterons tout sauf Noël.

La seule raison de la célébrer est la suivante : "Aujourd'hui vous est né le Sauveur". Cet enfant n'est pas né pour Marie et Joseph. Il n'est pas à eux. Il est à tout le monde. Il est "le Sauveur" du monde. Il est le seul en qui nous pouvons placer notre ultime espoir. Ce monde que nous connaissons n'est pas la vérité ultime. Jésus-Christ est l'espoir et la garantieque l'injustice qui envahit aujourd'hui tout notre monde ne prévaudra pas éternellement.

Sans cette espérance, il n'y a pas de Noël. Nous réveillerons nos meilleurs sentiments, nous jouirons de la chaleur du foyer et de l'amitié, nous nous offrirons des moments de bonheur. Tout cela est bon. Très bien. Mais ce n'est pas encore Noël.

 

Auteur : José Antonio Pagola
Traducteur : Carlos Orduna, csv

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