Marie nous mène à Jésus

Marie est Mère de l’unique Sauveur des hommes. « Elle n’ajoute rien à Jésus Christ. Elle est tout entière intérieure à son mystère » (Saint Jean Eudes). On doit la regarder comme inséparable de son Fils. Elle l’accompagne au long de sa vie, communiant à ce qui habite son cœur : Bethléem, Nazareth, Cana, le Vendredi Saint. Sur la croix, Jésus lui confie Saint Jean et tous ceux qui croiront en lui. Elle est au Cénacle, priant avec les disciples et demandant l’Esprit Saint. Elle accompagne l’Église naissante.

Marie ne fait pas d’ombre au Christ. Au contraire, la Vierge est celle qui, de façon la plus sûre, nous conduit vers Lui. Se mettre à l’école de Marie, c’est porter ce même regard, tour à tour interrogatif, douloureux, radieux, de la Vierge sur le mystère de son Fils.

« Si donc, nous établissons la solide dévotion de la Très Sainte Vierge , ce n’est que pour établir plus parfaitement celle de Jésus Christ » (Saint Louis Marie Grignion de Montfort).

Marie la première des croyants

Marie est la première qui a cru, avant les apôtres et plus qu’eux. Témoin unique, elle n’a pas faibli à la croix. Marie a découvert peu à peu sa vocation de mère du Rédempteur, puis de mère de tous les hommes. Elle marche devant l’Eglise.

« La Sainte Vierge est le chemin que Dieu a pris pour venir à nous. Elle est donc le chemin que nous devons prendre pour aller à lui » (St Louis-Marie G.).

La prière de Marie, modèle de la nôtre

Sa grande attitude spirituelle est la foi, produisant en elle l’attente et le désir. A l’Annonciation elle est d’une disponibilité totale : « Voici la servante du Seigneur ». Pourtant elle ne comprend pas tout.

Nous pouvons nous inspirer de sa façon de prier. Ainsi dans le Cantique de Marie (Magnificat), elle renvoie tout à Dieu en action de grâce pour les merveilles qu’il accomplit. Elle nous dit que la prière est d’abord louange : « Exulte mon esprit ».

La plus belle prière de demande est celle de Cana. Marie dit seulement : "ils n'ont plus de vin", sans insister, sans savoir ce que Jésus va faire. Elle lui fait confiance. A nous aussi : elle dit : « Faites tout ce qu’il vous dira ».

Sa prière est missionnaire au Cénacle, au milieu des apôtres et des disciples, pour la naissance de l’Église.

A la racine de sa prière, il y a la contemplation silencieuse. « Elle conservait ces choses dans son cœur (Luc 2, 51) en en cherchant le sens » (2, 19).

Marie nous apprend à prier, à faire oraison, comme elle, soumis au Père et disponibles au Saint-Esprit.

Marie est présente à notre vie

Marie participe encore maintenant à la mission de l’Église elle prie pour nous sans interruption. Partout où naît l’Église, elle est là. Elle s'intéresse à tout ce qui se passe dans nos paroisses, notre pays. Elle lutte contre le péché. Elle souffre avec nous.

Elle est là dans nos familles. Elle est là, même dans les choses simples, même dans les conversations banales. Il faut lui parler comme si on la voyait. Pourquoi ne pas l'inviter dans chacune de nos démarches ?

Au lieu de dire : "je vais faire ceci", prendre l'habitude de parler à Marie : "nous allons rencontrer cette personne, nous allons préparer à manger"… Dire, "nous, nous, nous". Penser que Marie, avec Jésus, sont toujours près de nous. Ils nous sourient. Être simples comme des enfants.

Marie aime nous entendre dire : "nous". Faisons-là entrer dans notre vie de tous les jours. St Jean "la prit chez lui". Nous pouvons nous aussi la faire entrer chez nous, c'est-à-dire lui faire une place dans nos journées, ne rien entreprendre sans lui en parler.

L’Église vénère Marie

Marie tient une grande place dans la liturgie, surtout pendant l’Avent, à Noël et à l’Épiphanie. Nous la fêtons le 8 décembre, le 25 mars pour l’Annonciation, le 15 août, fête de l’Assomption, le 8 septembre. Le mois d’octobre est le mois du Rosaire.

Dans tous les pays il y a des églises dédiées à Marie, des pèlerinages, des cantiques, et surtout la récitation du chapelet.

Vivre avec Marie grâce au Rosaire

Le Pape Jean-Paul II a écrit une lettre : Le Rosaire de la Vierge Marie. « C’est ma prière préférée », dit-il. Il ajoute que l’Église lui a toujours reconnu une efficacité particulière.

Cette prière, issue du meilleur de la tradition chrétienne, unit à la fois la simplicité de la dévotion populaire et la profondeur théologique. La répétition correspond à notre nature humaine. Mais elle est également variée : élément visuel (image), énoncé du mystère, lecture de la parole de Dieu, silence…

Essayons d’améliorer la récitation du chapelet par des lectures, des intentions, des chants…

Le Rosaire contient les prières fondamentales du chrétien : Notre Père, dix « je vous salue Marie, Gloire au Père.

Le Rosaire s’attache à contempler avec Marie le visage du Christ. C’est pourquoi le nom de Jésus est le centre du Je vous salue Marie. La méditation des mystères a pour but de le connaître. Elle est un véritable résumé de l’Évangile.

On est invité à contempler quelques événements majeurs vécus ensemble par Jésus et Marie. La liste de ces mystères est très ancienne. Mais elle peut être modifiée ou complétée.

- Mystères joyeux : l’Annonciation, la Visitation, la Nativité, la Présentation de Jésus au Temple, Jésus retrouvé au Temple.

- Mystères douloureux : l’Agonie de Jésus, la Flagellation, le Couronnement d’épines, le Portement de croix, le Crucifiement.

- Mystères glorieux : la Résurrection, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption de Marie, le Couronnement de Marie au ciel.

A ces mystères traditionnels, le Pape Jean-Paul II a proposé d’ajouter les principaux mystères de la vie publique du Christ :

- Mystères lumineux : Le Baptême au Jourdain, les Noces de Cana, l’Annonce du Royaume et l’invitation à la conversion, la Transfiguration, l’institution de l’Eucharistie.

Au cœur du monde, le Christ avance, porteur de lumière dans un monde que la nuit envahit. Ses disciples, en le priant, essaient de marcher à sa suite et de devenir à leur tour, des porteurs de lumière.

Le chapelet nous aide à contempler le visage du Christ, en compagnie de Marie. Cette fréquentation amicale nous fait entrer de manière naturelle dans la vie du Christ.

On peut également partager avec Marie nos intentions, nos joies, nos difficultés,prier pour telle personne.

La prière du chapelet est simple et facile. C’est un peu la prière des pauvres. Beaucoup l’apprécient, car la répétition est une forme traditionnelle de la méditation. A force de redire certains mots et d’évoquer les mystères, ceux-ci pénètrent en nous ; ils font partie de notre substance. De plus, la grâce nous transforme de l’intérieur et nous rend conformes au Christ, avec l’aide de la Sainte Vierge.

Le chapelet apporte douceur, tendresse, contemplation. Il faut se laisser bercer au rythme de Dieu.

Jean-Paul II recommande la prière du chapelet en famille. « Reprenez avec confiance, le chapelet entre vos mains. Qu’il soit une « pause priante », il est particulièrement favorable à la cause de la paix et à celle de la famille ».

Comment prier Marie et les saints ?

Marie, les anges et les saints sont nos amis. Puisqu’ils voient Dieu face à face, en lui ils entendent les paroles que nous leur adressons. C’est pourquoi ils peuvent présenter à Dieu nos demandes.

Nos rapports avec eux sont de confiance et non de marchandage (Je te donne, tu me donnes…). Nous pouvons leur exposer nos besoins, mais non attendre un résultat automatique. La prière n’est pas un acte magique.

Les saints et les anges sont des créatures comme nous. Nous ne leur parlons pas comme nous parlons à Dieu. Faisons bien attention à marquer la différence. Dieu seul accorde ses dons comme il le veut. Les saints sont seulement des intermédiaires.

Demandons-leur surtout la grâce de leur ressembler en imitant leurs vertus, afin que Dieu nous accorde d’avoir part à leur sainteté.

La manière de prier les saints varie suivant les pays. Elle s’adapte aux coutumes locales : rassemblements, pèlerinages, veillées de chants et de prière, etc…

Abbé Yves JAUSIONS
Diocèse de Rennes, FRANCE
Dans : Oraison sans frontières, 2006.

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