RENOUVEAU INTÉRIEUR
2nd dimanche de l'Avent – Année B
Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu.
Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin.
Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés.
Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » (Marc 1, 1-8)
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Pour être humaine, notre vie manque d'une dimension essentielle : l'intériorité. Nous nous sentons obligés de vivre à la va-vite, sans nous arrêter sur rien ni sur personne, et le bonheur n'a pas le temps de pénétrer jusqu'à notre cœur. Nous passons rapidement sur tout et restons le plus souvent à la surface de tout. Nous oublions d'écouter la vie avec un peu de profondeur et de sérieux.
Le silence pourrait nous guérir, mais nous n'arrivons plus à le retrouver au milieu de nos mille occupations. Il y a de moins en moins de place pour l'esprit dans notre quotidien. D'autre part, qui va s'occuper de choses aussi peu appréciées aujourd'hui que la vie intérieure, la méditation ou la recherche de Dieu ?
Privés de nourriture intérieure, nous vivotons en fermant les yeux, en oubliant notre âme, en nous couvrant de quantités de projets, d'occupations et d'illusions. Nous avons déjà appris à vivre "comme des choses au milieu des choses" (Jean Onimus). Mais ce qui est triste, c'est de constater que, trop souvent, la religion n'est pas non plus en mesure d'apporter aux gens la confiance et la vie intérieure. Dans un monde qui a privilégié l'"extérieur", Dieu est un "objet" trop lointain et, à vrai dire, de peu d'intérêt pour la vie de tous les jours.
Il n'est donc pas étonnant de constater que beaucoup d'hommes et de femmes "se passent de Dieu", ils l'ignorent, ils ne savent pas de qui il s'agit, ils ont réussi à vivre sans avoir besoin de lui. Peut-être existe-t-il, mais la réalité est qu'il ne leur "sert" à rien dans la vie.
Les évangélistes présentent Jésus comme celui qui vient "baptiser avec l'Esprit Saint", c'est-à-dire comme quelqu'un qui peut purifier notre existence et la guérir par la puissance de son Esprit. Et peut-être que la première tâche de l'Église aujourd'hui est précisément d'offrir ce "baptême de l'Esprit Saint" aux hommes et aux femmes de notre temps.
Nous avons besoin de cet Esprit pour qu’il nous apprenne à passer du purement extérieur à ce qu'il y a de plus intime dans l'être humain, dans le monde et dans la vie. Un Esprit qui nous apprendra à accueillir ce Dieu qui nous habite et qui est au cœur de notre existence.
Il ne suffit pas que l'évangile soit prêché. Nos oreilles y sont trop habituées et n'écoutent plus le message des mots. Nous ne pouvons être convaincus que par l'expérience réelle, vivante et concrète d'une joie intérieure nouvelle et différente.
Nous, hommes et femmes, qui sommes devenus des paquets de nerfs excités, des êtres mus par une agitation extérieure et vide, fatigués de presque tout et sans guère de joie intérieure, pouvons-nous faire quelque chose de mieux que d'arrêter un peu notre vie ? D'invoquer humblement un Dieu auquel nous croyons encore et de nous ouvrir avec confiance à l'Esprit qui peut transformer notre existence ? Nos communautés chrétiennes ne pourraient-elles pas être un espace où nous pourrions vivre cet accueil de l'Esprit de Dieu incarné en Jésus ?
Auteur : José Antonio Pagola
Traducteur : Carlos Orduna, csv