Le pardon est un gage certain de réussite dans la vie du couple. En effet, il y a bien des qualités nécessaires à la vie d’un couple mais le pardon est un bien plus nécessaire encore. Il ne faut pas être marié pour savoir que dans toute existence humaine il y a le péché. En effet, le péché est la marque de la limite de la condition humaine. Il ne faut donc pas s’étonner de la présence du péché au sein du couple. Et pourtant celui-ci doit surmonter cette difficulté liée à la vie humaine. Y a-t-il alors d’autre solution à l’offense que le pardon si l’on désire être ensemble ? Faut-il se dire incapable de pardonner parce qu’on n’arrive pas à oublier l’offense subie de la part d’autrui ? Car pardonner ce n’est point oublier. Ce n’est pas non plus fermer les yeux sur la mauvaise conduite de l’autre en se contentant de faire avec, mais en sachant y répondre.

On pardonne à l’autre, parce qu’on se sait soi-même faible, pécheur. On doit pouvoir se reprocher quelque chose avant d’en avoir à reprocher à l’autre. Il importe que chacun accepte humblement d’assumer la responsabilité des actes qu’il pose. Humainement parlant, il n’est pas toujours facile de pardonner. C’est pourquoi il faut savoir se tourner vers des sources supérieures en recourant au pardon de Dieu. En effet, de notre facilité à fréquenter le sacrement de réconciliation ou la confession, dépendra notre capacité à pardonner aux autres. Ne dit-on pas que ne connaît la valeur du pardon que celui qui sait en demander ? Si donc nous aimons tant à être pardonnés de Dieu sachons nous aussi pardonner : « Oui, si vous remettez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous remettra aussi; mais si vous ne remettez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous remettra pas vos manquements » [1]. Notre chance à nous chrétiens, c’est d’avoir découvert en Jésus Christ l’amour et la miséricorde de Dieu. Il est prêt à tout pardonner à l’homme dans la mesure où celui-ci reconnaît sa faute. Le pardon n’humilie pas ou ne fait de mal à personne. Dans le pardon personne n’y perd, au contraire tout le monde y gagne. En outre, il y a le péché et ses conséquences certes mais il y a aussi la conversion et la grâce qu’elle entraîne.. En effet, il ne faut pas que celui qui a coutume de tromper l’autre attende toujours le pardon de la part de celui-ci alors que lui-même ne cherche pas à se corriger.

Note :

[1] Mt 6,14 – 15.


Abbé Jacob YODA
Archidiocèse de Ouagadougou
Novembre 2009