La célébration de l’eucharistie signifie le banquet pascal auquel le Seigneur invite et introduit son peuple. C’est pourquoi il convient que les fidèles soient bien préparés à recevoir l’eucharistie comme une nourriture spirituelle. C’est à cela que tendent la fraction ainsi que tous les rites et prières qui précèdent la communion.

Définition : la doxologie : Prière de louange qui s’adresse à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Pouvant comporter plusieurs formules, elle est souvent dite à la fin des psaumes. Exemple : « Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit. Comme il était au commencement maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Amen ! »

1 - L’oraison dominicale (le Notre Père)

Le Notre Père, prière des enfants à leur Père, contient la demande du pain quotidien. Mais il évoque pour nous chrétiens, surtout le pain eucharistique. On y implore la purification des péchés. Après l’invitation du prêtre, tous les fidèles disent la prière avec le prêtre. Pour cela, ne convient-il pas que celle-ci soit dite ou chantée dans une langue connue du plus grand nombre des fidèles présents à la célébration ?

Le prêtre : Comme nous l’avons appris du Sauveur, et selon son commandement, nous osons dire :

Tous :

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui
notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du Mal.

Une fois la prière terminée, le prêtre seul poursuit par l’embolisme, c'est-à-dire le développement fait à la suite du Notre Père : « Délivre-nous de tout mal Seigneur et donne la paix à notre temps... » Développant ainsi la dernière demande du Notre Père, le prêtre demande que toute la communauté des fidèles soit libérée du Mal. L’embolisme se termine par la doxologie.

Le prêtre :

Délivre-nous de tout mal, Seigneur,
et donne la paix à notre temps ;
par ta miséricorde, libère-nous du péché,
rassure-nous devant les épreuves
en cette vie où nous espérons
le bonheur que tu promets
et l’avènement de Jésus Christ,
notre Sauveur.

2 - La doxologie du Notre Père

« A toi le règne, à toi la puissance et la gloire pour les siècles des siècles. »

Contrairement à la doxologie terminant la Prière eucharistique, laquelle est réservée au prêtre seul, la doxologie du Notre Père revient à toute l’assemblée.

Tous :

Car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire
pour les siècles des siècles !

3 - Le rite de la paix

Conformément à l’Eglise qui implore la paix et l’unité pour ses membres et toute la famille des hommes, les fidèles sont invités à exprimer leur communion dans l’Eglise et leur amour mutuel avant d’aller à la communion [1].

La nature du signe de la paix peut varier d’un peuple à un autre. En effet, d’après les règles liturgiques, il revient aux Conférences épiscopales de déterminer le signe « selon la mentalité, les us et coutumes des différents peuples. » Concrètement il convient que chacun souhaite la paix à ses voisins les plus proches, pour ne pas troubler le recueillement en effectuant un long déplacement.

Le prêtre :

Seigneur Jésus Christ, tu as dit à tes Apôtres :
« je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » ;
ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Eglise ;
pour que ta volonté s’accomplisse,
donne-lui toujours cette paix,
et conduis-la vers l’unité parfaite,
toi qui règnes pour les siècles des siècles.

Le peuple : Amen.

Le prêtre : Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous.

Le peuple : Et avec votre esprit.

Le prêtre ou le diacre : Dans la charité du Christ, donnez-vous la paix.

4 - La fraction du pain

Le geste de la fraction que fit le Christ à la dernière Cène a donné son nom à toute l’action eucharistique à l’âge apostolique. Le prêtre rompt le pain pour renouveler le geste du Christ et signifier que les multiples fidèles, en communiant à l’unique pain de vie qu’est le Christ, deviennent un seul corps. Ce rite, réservé au prêtre et au diacre, commence après l’échange de la paix, pendant que l’on dit ou chante l’Agnus Dei.

Agneau de Dieu,
qui enlèves le péché du monde,
prends pitié de nous.

Agneau de Dieu,
qui enlèves le péché du monde,
prends pitié de nous.

Agneau de Dieu,
qui enlèves le péché du monde,
donne-nous la paix.

« Cette invocation peut être répétée autant de fois qu’il est nécessaire jusqu'à ce que le rite soit achevé. La dernière fois, elle est conclue par les mots : donne-nous la paix » [2].

Après l’Agnus Dei et avant de communier, le prêtre dit une prière à voix basse comme celle-ci : « Seigneur Jésus Christ, que cette communion à ton corps et à ton sang n’entraîne pour moi... et me donne la guérison », prière à voix basse car pendant ce temps, les fidèles sont appelés à se recueillir eux aussi, et se préparer à la communion (Voir prières avant et après la communion).

Définition : « Agnus Dei » signifie « Agneau de Dieu ». L’expression est empruntée au témoignage que Jean Baptiste rendit à Jésus : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jean 1,29).

5 - La communion

« Le prêtre, [en tant que célébrant principal], par une prière à voix basse, se prépare, afin de recevoir fructueusement le Corps et le Sang du Christ. Les fidèles font de même par une prière silencieuse » [3]. Puis, tenant le pain eucharistique au-dessus de la patène ou du calice, le prêtre invite les fidèles au banquet du Christ.

La liturgie unit ici les images de l’Agneau - Serviteur et de l’Agneau pascal : Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jn 1,29) et Heureux ceux qui sont invités au festin des noces de l’Agneau (Ap 19, 9).

Le prêtre : Heureux les invités au repas du Seigneur ! Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

Il est à noter que cette formule se réfère d’abord au festin du ciel, le banquet de l’Agneau dont la communion eucharistique est le « signe » sacramentel. Ce serait réduire cette portée que de l’appliquer uniquement au repas eucharistique en changeant la formule, comme le font certains, en « Heureux sommes-nous d’être invités au repas » comme si elle ne concernait que ceux qui vont communier à l’instant. Même ceux qui ne communient pas sacramentellement sont concernés non seulement par la communion au Corps du Christ mais aussi par « le festin des noces de l’Agneau » auquel tous sont conviés. Alors ne rétrécissons pas cette acclamation à « nous » [4] (voir : La communion spirituelle).

Ensemble, l’assemblée et le prêtre font un acte d’humilité, en reprenant ces paroles :

Tous : Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir ; mais dis seulement une parole et je serai guéri.

Le chant de communion

Le chant de communion commence pendant que le prêtre communie. Il exprime l’union spirituelle entre les communiants, montre la joie du cœur, met davantage en lumière le caractère communautaire de la procession qui mène à la réception de l’Eucharistie [5].

La communion requiert de notre part dignité et respect. On reçoit la communion si on n’en est pas empêché et en y étant préparé. Qu’on la reçoive sur la langue ou dans la main, le mouvement doit s’exécuter avec le plus grand respect. Le fait de s’aligner dans le recueillement est toute une démarche de foi qui se termine par la réponse : « Amen ! » lorsque le ministre de la communion présente l’hostie consacrée en disant : « Corps du Christ ! ».

Si l’on reçoit le pain dans la main, on tend la main gauche, que soutient la main droite puis, un peu à l’écart, on prend le Corps du Seigneur avec la main droite et on le porte à sa bouche.

Après la communion

Lorsque la distribution de la communion est achevée, au jugement du célébrant, prêtre et fidèles prient intérieurement pendant un laps de temps. C’est l’action de grâce individuelle. On peut ensuite exécuter une hymne, un psaume ou un autre chant de louange avant le rite de conclusion.


Notes :

[1] Cf. Présentation Générale du Missel Romain, n° 82.

[2] Présentation Générale du Missel Romain, n° 83.

[3] Présentation Générale du Missel Romain, n° 84.

[4] Cf. André Behague, in Prêtres diocésains (bulletin), février 1991, p.86.

[5] Présentation Générale du Missel Romain, n° 86.

Abbé Jacob YODA
Archidiocèse de Ouagadougou