Catéchèses et homélies de Monseigneur Philippe OUEDRAOGO lors des Journées Mondiales de la Jeunesse.
Rio de Janeiro (Brésil), Juillet 2013

Textes : 2 Co 4, 7-15 ; Mt 20, 20-28

Bien chers jeunes, nous voici maintenant parvenus au sommet de notre journée, la célébration de l’Eucharistie, où le Christ nous parle encore incessamment, et cela en lien avec notre thème de ce jour : « Etre des disciples du Christ ».

La première lecture (2 Co 4,7-15) nous révèle qu’être disciple de Jésus-Christ n’est pas toujours d’emblée une chose facile. De fait, le disciple du Christ doit s’attendre à vivre et même à subir ce que son Maitre a eu à vivre (les souffrances, le mépris, les railleries, les insultes, etc.).

L’Évangile (Mt 20,20-28) quant à lui rappelle l’épisode de la demande de la mère de Jacques et Jean à Jésus. Etre aux places de choix dans le Royaume du Seigneur Jésus. Cette demande indigne les dix autres, qui eux aussi, désiraient secrètement ces places. Mais ceux-ci semblent avoir la mémoire courte ! En Mt 18, 1-4, Jésus leur avait recommandé la simplicité et la petitesse de l’enfant qu’il avait même pris et placé au milieu d’eux. De là, nous pouvons nous en rendre compte que être disciple n’est pas une chose toujours facile.

Hier, le Christ, appelait ses disciples à le suivre, en leur posant les exigences et l’esprit qui doivent les animer ; aujourd’hui, il continue toujours de le faire à notre égard, à travers sa Parole, laquelle nous rassemble toujours autour de lui présent dans l’Eucharistie. Saurions-nous lui répondre généreusement malgré les contextes, les attirances de notre monde d’aujourd’hui ? Nous jeunes qui constituons la relève et l’avenir de l’Église, c’est à chacun de nous que revient la tâche de poursuivre l’œuvre du Christ, en acceptant d’être ou de devenir ses véritables disciples.

Mais comment le serions-nous si nous n’essayons pas de faire la part des choses, en établissant une comparaison entre les valeurs de l’enseignement de Jésus et de celles de notre monde ?

Nous voyons que l’enseignement de Jésus établit des principes d’humilité, de service, contrairement à celui du monde qui, lui, prône le profit, l’égoïsme, la domination, les honneurs, la gloire, etc. Notre Pape François, en mai dernier, insistait auprès d’un groupe d’évêques, sur la nécessité de nous investir et de conjuguer ensemble nos efforts pour bâtir une Église servante, une Église humble, une Église fraternelle. Certains pensent qu’il est très difficile voire impossible d’appliquer de tels principes dans notre vie quotidienne, au risque de devenir victimes et sans défense, à la merci de tous les abus. Mais rassurons-nous, Dieu saura nous protéger et nous donner les grâces nécessaires. Et sachons que c’est en mettant ces principes en pratique que nous pourrons constituer un témoignage puissant pour ce monde, confondre ceux qui voudraient détruire l’Église, et même les amener à se convertir, c’est-à-dire à changer de comportement.

En ce jour où nous célébrons la fête de l’Apôtre Jacques, « premier des apôtres à offrir sa vie pour la cause de l’évangile », demandons au Christ de nous inonder de ses multiples grâces (dons), afin que nous puissions être ses véritables disciples pour notre monde, et nous engager résolument pour la cause de sa mission ; celle qui est d’annoncer sa Bonne Nouvelle à toutes les nations. Qu’il nous écoute et nous exauce, lui qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles. Amen !

Monseigneur Philippe OUEDRAOGO,
Archevêque Métropolitain de Ouagadougou
Jeudi 25 juillet 2013.

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