Avant de traiter de la régularisation, il convient d’affirmer qu’on ne peut parler de couple chrétien – dans lequel au moins un des conjoints est baptisé- que quand l’union a été contractée devant l’église, c’est-à-dire devant le représentant de l’Eglise selon la forme canonique comme cela a été expliqué plus haut.

Ainsi, deux conjoints qui vivent maritalement, même s’ils sont passés devant le maire ou une autre autorité, sans s’être mariés à l’église, vivent en concubinage ; leur union n’est pas reconnue par l’Eglise. La conséquence, pour la partie catholique c’est qu’il ne lui est permis de recevoir aucun sacrement. En effet, pour que le sacrement soit efficace, selon les règles de l’Eglise, il faut que la personne ait un statut régulier dans l’Eglise : qu’il ne lui manque rien sur le plan institutionnel. Dans le cas des concubins, c’est le sacrement de mariage qui leur fait défaut. Pour être « en règle » avec la pratique chrétienne, ils sont appelés à se mettre à jour, en se mariant selon les règles de l’Eglise. Cette action est appelée communément dans notre pastorale « régularisation de mariage ».

Elle doit être une démarche personnelle des conjoints qui décident librement de se mettre en règle avec l’Eglise. C’est pourquoi, depuis quelques années, les prêtres en paroisse, veulent faciliter cette démarche en proposant aux couples non mariés à l’église des moments de régularisation. En principe la régularisation est une forme exceptionnelle de célébration de mariage qui donne l’occasion aux couples empêchés sérieusement de célébrer leur mariage pour des raisons indépendantes de leur volonté.

En dehors de cette situation, les jeunes, après une période raisonnable de connaissance mutuelle et de préparation, doivent s’inscrire au mariage et se marier selon les règles de l’Eglise. En cela ils ont plus de mérite et sont plus mûrs sur le plan de la foi pour s’engager dans la vie. C’est d’ailleurs cela la forme normale du mariage chrétien que l’on doit encourager.

Il faut retenir que pour se marier à l’église, il suffit que l’un des conjoints au moins soit baptisé. S’ils vivent en concubinage et que l’un d’eux n’est pas baptisé, si ce dernier est catéchumène, à l’approche de son baptême on leur demandera de régulariser leur situation matrimoniale avant le baptême. [1] Et le plus urgent pour eux c’est de se mettre en règle en tant que couple. En réalité, par la régularisation de leur mariage, c’est en fait le chrétien vivant en couple sans mariage chrétien qui régularise d’abord sa situation de baptisé avant que le non-baptisé ne devienne chrétien.

Pour terminer, il ne convient pas pour des jeunes de se constituer en couple sans le mariage en se disant que de toute façon il y a la régularisation. Dans cette logique, ils oublient que recevoir les grâces du Seigneur avant leur expérience de vie commune leur donne plus d’assurance et de confiance que de commencer en désordre en « mettant la charrue avant les bœufs ». Il vaut toujours mieux compter sur Dieu que sur soi.

Note :

[1] En vérité, s’ils s’aiment vraiment, ils ne doivent pas attendre l’approche du baptême pour se marier à l’église. Car il arrive que le désir du baptême soit la raison principale du mariage chez certains. Ils vous disent par exemple : « Je ne voulais pas du mariage. Je l’ai accepté parce que je tenais au baptême. ».L’un et l’autre sacrement doit être voulu pour lui-même.


Abbé Jacob YODA
Archidiocèse de Ouagadougou
Novembre 2009

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