Qui a parcouru attentivement ces lignes pourrait se rendre compte que le mariage est un beau témoignage d’amour et de don de soi. C’est un lieu de bonheur s’il a été choisi et bien préparé. Cela signifie qu’il a fait l’objet d’une attention particulière par ceux qui le contractent. Le vrai mariage chrétien est désiré et contracté par des personnes conscientes, libres et qui, de préférence, ont des valeurs religieuses communes. Ainsi elles ont une même compréhension des exigences de leur engagement et, à part les aléas ordinaires de la vie, elles n’ont rien de grave à subir l’une de l’autre. On doit se prêter au mariage comme à une vocation. On ne se marie pas pour se marier ou simplement se trouver un toit. C’est pourquoi, afin d’acquérir les dispositions nécessaires, la préparation au mariage est capitale.

Quant au choix du conjoint il ne saurait se faire seulement au hasard des rencontres mondaines pendant lesquelles on croit tomber sous le charme de l’homme ou de la femme de sa vie. Beaucoup se sont rendu compte que le mariage est plus complexe qu’une affaire des seuls sentiments ou émotions et le fait des seuls individus. Le coup de foudre où l’on croit s’aimer dès l’instant d’un regard ou d’une rencontre est trompeur. Le cœur seul ne suffit pas sans la raison, même si l’on ne peut parvenir à un choix idéal, c’est-à-dire parfait.

Certaines personnes recourent volontiers à de nombreuses formes de superstitions, des pratiques divinatoires et des artifices du même genre. Faut-il le dire, une union obtenue par de telles pratiques court déjà le risque d’un échec et ne saurait garantir un amour authentique entre les époux.

La communauté de vie et d’amour dont il est question dans le mariage chrétien, nous semble-t-il, est le produit d’un choix humain lucide qui demeure un don de Dieu qu’il faut demander par la prière et dans une soumission à Dieu dans la foi. De toute façon, la bénédiction reçue le jour du mariage est déjà une grâce et un atout si l’intention des époux est droite. Il appartient à chaque conjoint d’être conscient que seule la puissance de Dieu peut suppléer la faiblesse humaine.

A la fin de cet exposé il convient de nous rappeler l’intérêt de l’Eglise pour la réussite et l’harmonie du couple chrétien. Elle fait tout ce qui est en son pouvoir pour accompagner les couples en difficulté. Mais malheureusement pour certains cas elle ne peut rien d’autre que de soutenir par la prière le courage de ceux qui, soit par ignorance ou par faiblesse se trouvent dans de telles situations. C’est le cas par exemple des divorcés remariés qui n’ont pas accès aux sacrements. Comme nous avons essayé de le faire comprendre plus haut, il y a des situations dans lesquelles le pape peut exercer son pouvoir pontifical mais il y en a aussi pour lesquelles le pape ne peut rien. C’est ce que le droit appelle des situations de droit divin. Pour ces cas, la foi et l’espérance des intéressés comptent beaucoup. Mais pour autant, malgré sa situation, l’homme ne doit pas désespérer de la miséricorde de Dieu.


Abbé Jacob YODA
Archidiocèse de Ouagadougou
Novembre 2009