La préparation proche s’intègre à la période après l’adolescence et celle comprenant aussi le temps des fiançailles. C’est alors le moment pour les jeunes de redécouvrir le sens des sacrements de la foi chrétienne, suite à leur catéchisme, en se situant par rapport à leur foi et à la vie de l’Eglise.

A - Inscription et début de l'enquête canonique

Disons que le projet peut faire l’objet d’un premier entretien avec les prêtres longtemps avant l'inscription au mariage. Quant à celle-ci, elle consiste, pour les futurs mariés, à se présenter devant les prêtres de leur paroisse munis de leur livret de chrétien s'ils sont baptisés, accompagnés de leurs deux témoins et d'autres personnes qui sont, soit des membres de leurs familles respectives, soit d'autres chrétiens qui sont au courant de leur projet de mariage. Chacune des personnes qui accompagnent les fiancés est appelée à témoigner du sérieux de leur démarche et à assurer les pasteurs qu’il n’y a pas d’empêchement au mariage projeté.

L'inscription a lieu deux à trois mois avant la date du mariage afin de donner assez de temps aux enquêtes pour la composition du dossier sans oublier les séances de préparation. L’inscription est faite sur la base d'un interrogatoire auquel les fiancés sont soumis séparément après qu'ils ont été reçus ensemble. Les deux conjoints sont tenus à ce rite. Ce sera l’occasion pour la partie non chrétienne ou non catholique de se situer face à la démarche et d’être plus informée. Après, le prêtre qui a fait l'inscription procède à l'ouverture de l'enquête canonique dont l'acte le plus important est l'établissement de l'état libre de chaque fiancé. Il s'agit plus exactement de recueillir les renseignements nécessaires sur le fait que chacun des fiancés n'est pas déjà marié, religieusement ou non.

B - Les entretiens de préparation au mariage.

Moment également très important, cette étape de la préparation peut prendre plusieurs formes selon les paroisses : entretiens personnalisés, séminaires, sessions, récollections etc. Elle vise avant tout à donner aux futurs époux une plus grande compréhension de leur engagement. Cette préparation devrait constituer un complément à la préparation lointaine. Aussi peut-on estimer qu'elle est d'autant plus importante que les fiancés n'auraient pas eu toutes les informations sur le mariage non seulement comme un acte et une institution religieuse, mais simplement comme une réalité humaine. C'est pourquoi le contenu de la préparation doit être le plus complet possible et embrasser plusieurs aspects du mariage sur le plan humain, médical et religieux. Des éléments seront donnés au futur couple sur les exigences d’une vie à deux, en approfondissant leur compréhension de la sexualité conjugale, de la paternité et de la maternité responsables et aussi de l’éducation des enfants.

En outre, le pape insiste sur « la préparation à l’apostolat familial, à la fraternité et à la collaboration avec les autres familles, à l’insertion active dans des groupes, associations, mouvements et initiatives ayant pour finalité le bien humain et chrétien de la famille. » [1]

Il va de soi que pour une préparation sérieuse, la présence des deux fiancés doit être exigée. Il n’y a pas de raison d’en exclure par exemple la partie non chrétienne. C’est l’occasion pour eux d’avoir les mêmes informations et de savoir à quoi ils s’engagent tous les deux. Cette formation organisée par l’Eglise n’exclut pas que les intéressés, quand ils le peuvent, s’informent par des lectures utiles à cet effet.

C - La publication des bans

Le mariage n'est pas une affaire exclusivement personnelle des futurs époux. Il concerne aussi toute la communauté. C'est pourquoi l'Eglise a le devoir de faire connaître le projet de mariage à la communauté des fidèles, et au plus grand nombre possible, et de demander de prier pour ceux qui se préparent à un faire un tel engagement. Elle invite aussi à faire signaler tout empêchement à la bonne réalisation du projet matrimonial. Ce n'est pas une dénonciation que de signaler aux prêtres certaines situations incompatibles avec la célébration du mariage à l'église comme l’existence d’un mariage antérieur même non religieux, une situation de concubinage notoire avec un autre conjoint. C’est pourquoi la publication doit être faite partout où sont passés les fiancés à jusqu’à un certain âge. Tout chrétien qui constate une quelconque anomalie ou empêchement a le devoir, au nom de sa foi, d’en saisir les prêtres. Ce serait un service qu'en toute conscience il rendrait à l'Eglise pour le bien des personnes elles-mêmes et de la communauté entière.

Note :

[1] Exhortation apostolique « Familiaris Consortio » (1981), n° 66.


Abbé Jacob YODA
Archidiocèse de Ouagadougou
Novembre 2009

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