« Dieu dit : "Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance". Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu vit tout ce qu'il avait fait : cela était très bon » (cf. Genèse 1, 26-27. 31). Dès lors, le fait d’être homme ou d’être femme, l’ensemble de ses organes, y compris le sexe est un don de Dieu qu’il faut accueillir avec action de grâces.

Comme pour tous les autres organes, une mauvaise utilisation de la sexualité entraîne peine et misère. L’expérience humaine montre chaque jour que « l'alternative est claire : ou l'homme commande à ses passions et obtient la paix, ou il se laisse asservir par elles et devient malheureux » [1].

Le plaisir sexuel est très complexe, car il engage toute la personne. Faire l’amour sans amour, c’est vider l’amour de sa beauté, c’est trahir et blesser profondément celui ou celle qui y croyait, c’est jouer avec sa vie, c’est l’utiliser pour l’abandonner ensuite comme un objet. L’amour vrai qui est le cadre où les rapports unissent vraiment les personnes est le mariage monogamique indissoluble où les époux s’engagent à s’aimer fidèlement tout au long de leur vie. C’est le don total des époux l’un à l’autre. Et c’est dans ce grand don de soi que les enfants sont le mieux accueillis.

En dehors du mariage, comme bon nombre de nos contemporains l’expérimentent, le sexe, comme une drogue, rend esclave, bestial, donne un plaisir éphémère duquel on n’est jamais satisfait, blesse l’affectivité, et cause beaucoup d’autres problèmes tels le facile recours à l’avortement, le rejet de la femme et de son enfant, le mariage forcé et précoce, le concubinage, le divorce ou la détérioration de la vie du couple pour les personnes mariées, etc. L’activité sexuelle n’est pas nécessaire pour être équilibré et en bonne santé contrairement à certains préjugés. Et pour ne pas tomber dans le péché, la prudence et l’exercice à la maîtrise de soi doivent être cultivés tout au long de la vie.

Les rapports sexuels sont légitimes et normaux seulement entre un homme et une femme engagés dans le lien du mariage. En dehors de ce cadre, la langue française désigne par le mot « fornication » des rapports sexuels entre un homme et une femme non mariés (les jeunes en particulier) et par le mot « adultère » pour les deux partenaires dès que l’un d’eux est marié [2]. Mais l’adultère et la fornication sont des péchés graves (mortels) : « Quant à la fornication, à l'impureté sous toutes ses formes, ou encore à la cupidité, que leurs noms ne soient même pas prononcés parmi vous. Car, sachez-le bien, ni le fornicateur, ni le débauché, ni le cupide – qui est un idolâtre – n'ont droit à l'héritage dans le Royaume du Christ et de Dieu. Que nul ne vous abuse par de vaines raisons : ce sont bien de tels désordres qui attirent la colère de Dieu sur ceux qui lui résistent. N'ayez donc rien de commun avec eux » (Ephésiens 5, 5-7).

Lorsqu’on veut imposer sournoisement la contraception aux masses, sous couvert du dividende démographique, on banalise la sexualité sur la base d’une vision dévalorisante de l’homme. Les contraceptifs sont présentés comme des accessoires techniques neutres que tous doivent utiliser pour améliorer l’économie nationale. Et pourtant, le rappelle le Catéchisme de l’Église Catholique, la contraception « est intrinsèquement mauvaise » [3] et nous expliciterons pourquoi.

La maîtrise de la démographie n’est pas un mal en soi mais elle doit se faire par des moyens honnêtes. La paternité et la maternité responsables impliquent chez les parents une prise en compte consciente du nombre des enfants, du devoir de les élever, de les soigner, de les nourrir, de les scolariser, de les éduquer, etc., en tenant compte de leur santé, de leurs ressources économiques et de leurs occupations socio-professionnelles. Pour atteindre cette fin, les méthodes dites « de régulation naturelle des naissances » doivent être utilisées [4]. Elles offrent de nombreux avantages et ne sont pas abortives contrairement à la plupart des contraceptifs.

Notes :

[1] Catéchisme de l’Église Catholique, n°2339.

[2] En mooré, c’est le même mot « yoobo » qui est employé autant pour la fornication que pour l’adultère.

[3] Catéchisme de l’Église Catholique, n°2370.

[4] Cf. Pape Paul VI, Encyclique Humanae vitae sur le mariage et la régulation des naissances.

 

 

Ouagadougou, le 25 février 2016

Abbé Jean Emmanuel KONVOLBO,

Prêtre catholique
Professeur d’Écriture Sainte et de langues bibliques
Grand Séminaire Saint Jean-Baptiste de Wayalghin
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Site web : http://konvolbo.org