Petit Séminaire de Pabré, jeudi 02 avril 2015

Chers prêtres,
Chers séminaristes,
Chers frères et sœurs,

«Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Jésus-Christ, souverain des rois de la Terre » (Ap 1, 5).

La célébration du Jeudi saint nous introduit dans le triduum pascal, les trois jours saints au cours des quels nous célébrons la passion, la mort et la résurrection de notre seigneur Jésus-Christ. Fidèle à la tradition de l’Église, nous célébrons dans la matinée de ce jeudi saint, la messe chrismale, au cours de laquelle, l’évêque, entouré de ses prêtres, procèdera à la consécration du saint crème et à la bénédiction des huiles.

La Parole de Dieu de la présente Eucharistie présente Jésus comme l’envoyé du Seigneur pour porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance et aux captifs la liberté et aux aveugles qu’ils verront la lumière (Is 61, 6s ; Lc 4,16 s).

C’est dire que sur Jésus, repose l’esprit du Seigneur qui apporte aux pécheurs que nous sommes la Bonne Nouvelle du salut !

I- BÉNÉDICTIONS DES HUILES

A la messe chrismale, les prêtres se rassemblent et concélèbrent car ils sont les témoins et les coopérateurs de leur évêque dans la mission sacrée d’édifier le Peuple de Dieu, le gouverner et de le sanctifier (P.O, n. 2). Pour la sanctification du Peuple de Dieu, l’évêque bénit trois sortes d’huiles saintes qui seront utilisées dans la célébration des sacrements dans tout le diocèse.

Bénédiction de l’huile des malades

La première huile à bénir est l’huile des malades ou l’huile des infirmes. Cette huile est symbole de fortifiant, de vie… Elles est utilisée pour soulager le corps, l’âme et l’esprit des malades qui en reçoivent l’onction. Le canon 1003 stipule que tout prêtre – et seul le prêtre, administre validement l’onction des malades. En outre, il est n’est pas inutile de préciser que l’onction des malades peut être administrée aux fidèles qui parvenus à l’âge de la raison, commence à se trouver en danger pour cause de maladie ou de vieillesse. Ce sacrement peut être réitéré si la malade, après guérison, touche de nouveau gravement malade, ou si au cours de la même maladie, le danger s’aggrave (cf. canon 1004).

L’onction peut être administrée à un malade qui va être opéré, pourvu qu’une maladie grave soit la cause de l’intervention chirurgicale (cf. Ordo unctionis infirmorum, n. 10).

Elle peut être administrée aussi aux personnes âgées dont les forces faiblissent même si elles ne souffrent pas d’une maladie grave (op.cit., n. 11).

En vertu du canon 1002, la célébration commune de l’onction des malades peut être faite pour plusieurs malades ensemble s’ils sont bien préparés et dûment disposés. Cela peut se faire au cours de la messe ou en dehors de l’Eucharistie dans un lieu décent.

Enfin, rappelons que les dispositions de Ouagadougou demandent aux prêtres de ne pas bénir les huiles sur demande des chrétiens car certains en font un usage abusif au détriment de la réception du sacrement des malades. Pasteurs et proches veilleront à ce que les malades reçoivent en temps opportun le réconfort du sacrement (cf. 1002).

Bénédiction de l’huile des catéchumènes ou des exorcismes

Le symbolisme est clair : l’huile des catéchumènes est symbole de vigueur. Elle fortifie le futur baptisé dans son combat contre le péché. Comme l’huile qui fortifie le lutteur, elle donne force aux catéchumènes qui en sont marqués, le dispose au baptême et les rend capables de devenir fils de Dieu et de vivre dans l’Église famille de Dieu.

Consécration du saint Chrême

L’huile est signe de richesse et de bénédiction de Dieu. Elle est aussi une marque indélébile. Le parfum du Saint Chrême, huile mélangée de balsame (ou banane du Pérou) signifie la plénitude des dons que l’Esprit Saint procure.

L’usage du Saint Chrême est prescrit dans tous les sacrements qui confèrent un « caractère » ou une marque définitive, indélébile : le baptême, la confirmation, l’ordination presbytérale ou épiscopale. Il est également utilisé pour la consécration des églises, des autels et des cloches.

II- RÉNOVATION DES PROMESSES SACERDOTALES

En ce jeudi saint, jour anniversaire où le Christ fit partager son sacerdoce à ses Apôtres, l’Église demande aux prêtres de renouveler leurs engagements pris à l’ordination.

L’Église affirme et croit qu’elle vit de l’Eucharistie. Nous pouvons dire également qu’elle vit du sacerdoce ministériel. Il n’existe pas d’Eucharistie sans sacerdoce, de même qu’il n’existe pas de sacerdoce sans Eucharistie. Ce sont deux (2) sacrements nés ensemble.

Le ministère ordonné confère au prêtre la possibilité d’agir « in persona Christi », et ce pouvoir sacré culmine au moment même où le prêtre consacre le pain et le vin, en reprenant les gestes et paroles de Jésus lors de la dernière Cène. « Vous ferez cela en mémoire de moi ». Ainsi, les prêtres ont reçu de leur Divin Maître, la mission de perpétuer son geste sacrificiel de génération en génération.

Chers frères et sœurs, en ce jour béni, remercions Dieu pour le don de l’Eucharistie et du sacerdoce.

N’ayons de cesse de prier pour les vocations sacerdotales afin qu’à l’Église, il ne manque jamais de prêtres. Comme vous le savez, le nombre de prêtres n’est jamais suffisant pour faire face aux exigences croissantes de l’évangélisation et les multiples charges pastorales des fidèles.

Chers séminaristes, le Seigneur nous donne de célébrer la messe chrismale avec vous. Soyez dans la joie et l’action de grâce. Depuis le Cénacle, le Maître de la moisson ne se lasse pas de chercher et d’appeler des jeunes de foi et de bonne volonté pour s’associer à son sacerdoce. Soyez pleins donc de gratitude et d’attention à son appel, ouverts et dociles au souffle de l’Esprit Saint… pour répondre généreusement à son appel.

Je lance un appel pressant aux communautés chrétiennes, aux pasteurs, aux responsables paroissiaux et diocésains des vocations à promouvoir une pastorale forte en faveur des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée, ainsi que la vocation des catéchistes. Cela suppose de la part des pasteurs et des communautés paroissiales un accompagnement spirituel et vocationnel assidu des enfants et des jeunes engagés dans les groupes de vocations, dans le groupe des enfants de chœurs, le mouvement CV/AV et les autres mouvements d’action catholique…

La mission particulière des prêtres dans l’Église exige qu’ils soient les « amis du Christ », des « icônes du Christ » contemplant assidument son visage dans la prière et la méditation pour se revêtir de ses vertus… « Le véritable prêtre, c’est le saint ». A l’image du bon pasteur, « venu donner sa vie, pour servir et non pour être servi », les prêtres doivent se sanctifier dans le don total et généreux de leur personne pour le service du Peuple de Dieu… Plus le prêtre s’identifie au Christ chaste, pauvre et obéissant, plus sa vie apostolique sera féconde au bénéfice du Peuple de Dieu et plus il se sanctifiera lui-même.

Toute à l’heure, les prêtres présents seront invités à renouveler leurs engagements sacerdotaux généreusement pris à l’ordination sacerdotale. Frères et sœurs, comme nous le demande l’Apôtre Paul, (cf. 1 Th 5,17), prions pour la sanctification de tous les prêtres et pour la fécondité de leurs activités apostoliques. Et prions pour les vocations à la vie sacerdotale, notamment pour nos petits et grands séminaristes.

La Sainte Vierge Marie a été bienheureuse parce qu’elle est toujours restée ferme dans la foi et humble dans le service. Daigne-t-elle intercéder pour nous et obtenir à notre Église Famille de Dieu :

- de nombreuses et saintes vocations sacerdotales et religieuses
- et des ministres de l’Autel fidèles et généreux.

A vous tous ici présents et à vos communautés, je souhaite une sainte fête de Pâques et vous bénis tous de grand cœur.

+Philippe Cardinal OUEDRAOGO,
Archevêque Métropolitain de Ouagadougou

 

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