RECONCILIES PAR LA PAROLE DE DIEU, VIVONS UN CAREME DE JUSTICE ET DE PAIX DANS LA CHARITE

INTRODUCTION : Le Carême, temps privilégié de conversion

Chers fils et filles de l’Eglise Famille de Dieu à Ouagadougou !

Béni soit Dieu qui nous donne encore de vivre en Eglise le temps sacré du Carême qui nous prépare aux célébrations prochaines de la passion-mort-résurrection de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Le Carême qui est le temps de sanctification par excellence nous appelle à nous engager avec détermination à un effort individuel et communautaire en vue d’une conversion véritable, un changement radical de nos vies souvent empêtrées dans les épreuves et le péché. Nos vies ont besoin de passer par le feu purificateur de la Parole de Dieu et les rayons lumineux de la vie de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ pour transparaître dans la gloire de sa résurrection.

Pour y parvenir, votre pasteur vous invite à cheminer cette année dans la communion à la vie de l’Eglise Famille de Dieu aux niveaux universel et régional et à celui de notre Eglise diocésaine de Ouagadougou.

Au niveau de l’Eglise universelle l’évènement marquant est la promulgation et la remise aux Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar de l’Exhortation apostolique post-synodale qui est le fruit des travaux de la deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des évêques qui s’est tenue à Rome en 2009. Ces travaux avaient eu pour thème : « L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde» (Mt 5,13.14). L’Exhortation apostolique post-synodale que le pape a transmise à toute l’Eglise et qui porte sur la vie de l’Eglise Famille de Dieu en Afrique a pour titre « Africae Munus », « l’Engagement de l’Afrique ». Dans ce document que nous devons exploiter largement, le pape encourage tout le continent africain à emprunter le chemin de la Réconciliation, de la justice et de la paix.

Au plan régional Ouest-Africain, nos deux Conférences épiscopales des Eglises en pays anglophones (AECOWA) et en pays francophones (CERAO) se sont retrouvées à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, pour célébrer leur union en une Assemblée commune appelée « RECOWA – CERAO ». Cette rencontre a eu pour thème : « Eglise Famille de Dieu en Afrique de l’Ouest au service de la réconciliation, de la Justice et de la Paix ». Vous n’ignorez pas combien ce message vient du fond des cœurs de vos pasteurs, eu égard aux situations dramatiques de déstabilisation et de conflits que connaissent nos pays et nos communautés.

Pensons au peuple de Côte d’Ivoire qui sort à peine d’une situation dramatique que nous avons tous regrettée. Il y a eu le bouleversement social que notre pays a connu entre mars et juin 2011. Encore aujourd’hui, voyons ce qui se passe au Nigéria où un groupe religieux fondamentaliste est en train de vouloir provoquer des affrontements entre communautés religieuses musulmanes et chrétiennes. Encore plus proche de nous, au Mali, c’est un groupe de population qui prend les armes pour des revendications diverses menaçant ainsi la paix sociale. C’est en pensant à toutes ces situations qu’à l’issue de leur rencontre de Yamoussoukro, les évêques, vos pasteurs ont délivré une exhortation intitulée « Message pastoral » à l’intention de tous les chrétiens de l’Afrique de l’Ouest.

Dans ce message vos évêques attirent l’attention de nos Eglises en matière de réconciliation et de paix. Ils vous rappellent entre autres ce qu’avait écrit le Pape Jean - Paul II, de vénérée mémoire, en demandant d’éviter : « tout ethnocentrisme et particularisme excessif, en prônant la réconciliation et une vraie communion entre les différentes ethnies, en favorisant la solidarité et le partage en ce qui concerne le personnel et les ressources entre les Eglises particulières sans considérations indues d’ordre ethnique. » [1]

Je ne saurais terminer cette introduction à mon message sans évoquer ce que nous avons tous vécu ici à Ouagadougou au compte de toute notre Eglise- Famille de Dieu qui est au Burkina Faso, à savoir le Congrès National des fidèles laïcs en vue de « la promotion d’un laïcat plénier… » du 10 au 13 novembre 2011. C’est une heureuse initiative qui prouve la maturité des fidèles laïcs de plus en plus déterminés à jouer leur rôle dans la famille ecclésiale.

Chers fils et filles, je vous exhorte à vivre ce temps de carême dans l’esprit de conversion voulu par l’Eglise. Comme nous le rappelle Benoît XVI : « En effet, c’est un temps favorable pour renouveler, à l’aide de la Parole de Dieu et des sacrements, notre itinéraire de foi, aussi bien personnel que communautaire. » [2]

Comme vous le savez la conversion est nécessaire pour pouvoir communier à la vie du Christ et surtout à sa passion-mort-résurrection. Elle nous met face à nous-mêmes, nos misères et nos limites humaines et face à Dieu qui est saint et miséricordieux. C’est pourquoi nous devons sans cesse recourir aux sacrements, trésor des biens spirituels, tels que la réconciliation et l’Eucharistie. Les sacrements sont les actes authentiques de notre pratique chrétienne qui nous ouvrent les portes de la miséricorde divine. Dans le sens de la conversion, le carême est un temps de pénitence qui requiert de notre part une attitude d’humilité qui nous appelle à la prière, au jeûne, et surtout au partage. N’oublions pas que le jeûne véritable c’est celui qui consiste à combattre le péché pour l’extirper de nos cœurs. Pour cela, ayons toujours les paroles du Prophète Joël en mémoire : « déchirez votre cœur, et non vos vêtements, revenez à Yahvé votre Dieu, car il est tendresse et pitié, lent à la colère, riche en grâce, et il a regret du mal. » (Jl 2,13).

Chers fidèles du Christ, appliquons-nous à vivre ce temps de carême dans un esprit de renouveau à tous les niveaux de notre Eglise Famille dans la réconciliation et la justice en vue de la paix, la solidarité et le partage dans notre pays. Je vous invite à le faire par des actes concrets en esprit et en vérité dans les CCB, les mouvements et associations, et au niveau paroissial.

La parole de Dieu tient une place centrale dans notre foi. C’est pourquoi, particulièrement en ce temps de carême, et en lien avec notre thème pastoral de cette année, nous aurons pour seule référence la Parole de Dieu : les Saintes Ecritures qui nous conduisent au Verbe de Dieu fait chair : Jésus Christ. Cela suppose que nous la lisions et la méditions individuellement et communautairement, en tant que Dieu qui nous parle par son Fils, le Verbe fait chair.


Dans ce sens, la suite de mon message se développera en trois axes :
I- La parole de Dieu nous appelle à la Réconciliation
II- La parole de Dieu nous appelle à la Justice et à la Paix
III- La parole de Dieu nous appelle à une charité agissante.

I. LA PAROLE DE DIEU NOUS APPELLE A LA RECONCILIATION

Chers fils et filles de l’Eglise Famille de Dieu à Ouagadougou, je reprends pour vous ce qu’ont dit les évêques de la CERAO dans leur Message pastoral à l’issue de leur Assemblée de Yamoussoukro citant Benoît XVI : « Dans Africae Munus, le Saint-Père nous appelle tous et chacun dans l’Eglise Famille de Dieu à véritablement être signe et instrument de réconciliation, de justice et de paix ; cela signifie que chacun de nous doit être d’abord réconcilié avec Dieu qui, le premier, nous a réconciliés avec lui-même à travers la passion, mort et résurrection de son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, et ensuite nous allons être des ambassadeurs du Christ pour la réconciliation comme le dit saint Paul dans 2 Co 5, 19-20 » [3].

Que les membres de nos paroisses et communautés chrétiennes de base deviennent vraiment des modèles d’hommes et de femmes réconciliés, justes et pacifiques. En bref, notre Eglise Famille de Dieu est appelée à devenir un signe et un instrument de la réconciliation, de la justice et de la paix de Dieu qui viennent de Jésus Christ, notre Réconciliation, notre Justice et notre Paix [4].

« En outre, pour les chrétiens et en fait pour tout croyant en Dieu comme Créateur et Père de toute l’humanité, (en référence aux musulmans et aux adeptes des religions traditionnelles africaines), il ne doit point y avoir de discrimination de quelque forme que ce soit, basée sur la foi, la race, le genre et le statut social, puisque nous sommes tous enfants de Dieu et, par conséquent, frères et sœurs » [5].

Chers fils et filles, plus que des paroles, nous avons besoin de femmes et d’hommes concrets qui témoignent de la réconciliation avec leurs offenseurs à la suite du Christ qui, du haut de sa croix, a prié pour ses bourreaux et accordé un pardon salutaire au bon larron : « Que par la célébration et l’adoration de l’Eucharistie, la prière et la méditation de la Parole de Dieu, l’Eglise Famille de Dieu s’enracine profondément dans le Seigneur et trouve la force d’être « sel de la terre et lumière du monde » [6] et instrument de justice et de paix.

II. LA PAROLE DE DIEU NOUS APPELLE A LA JUSTICE ET A LA PAIX

Depuis la première assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques, tous les chrétiens d’Afrique sont appelés à vivre en Eglise Famille de Dieu « qui met l’accent sur l’attention à l’autre, la solidarité, la chaleur des relations, l’accueil, le dialogue et la confiance. » [7]

C’est dans la même perspective que nous devons comprendre l’enseignement du Bienheureux Jean-Paul II : « Il n’y a pas de paix sans justice et il n’y a pas de justice sans pardon. » [8]

Nous comprenons par là que la justice est conditionnée par le pardon, et la paix est subordonnée à la justice. C’est le pardon qui rend l’homme juste devant Dieu et devant ses semblables, tandis que la paix est le fruit de la justice. C’est dans une société juste que règne la paix. En effet, les injustices sociales, les inégalités entre les riches et les pauvres, le non respect des droits des personnes, ne peuvent que provoquer les troubles et les révoltes. Ainsi, c’est le pardon, c’est-à-dire, la Réconciliation entre Dieu et les hommes, et entre les membres de toutes les composantes de la société, qui favorise la justice et la paix. C’est parce que l’on s’entend et que l’on s’aime, qu’on s’efforce d’être juste les uns vis-à-vis des autres pour que règne la paix.

1. La puissance de la Parole de Dieu en matière de justice sociale

Selon le pape Benoît XVI : « La Parole de Dieu pousse l’homme à des relations animées par la droiture et par la justice; elle atteste la valeur précieuse, face à Dieu, de tous les efforts de l’homme pour rendre le monde plus juste et plus habitable (…) » [9] : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés » (Mt 5, 8).

« C’est la Parole de Dieu elle-même qui dénonce sans ambiguïté les injustices : « Malheureux, vous les riches : vous tenez votre consolation. ». (Lc 6, 24.) Et la Parole de Dieu promeut la solidarité et l’égalité (…) » [10] : « Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde » (Mt 5, 7). « A la lumière des paroles du Seigneur, reconnaissons donc « les signes des temps » présents dans l’histoire, ne refusons pas de nous engager en faveur de ceux qui souffrent et sont victimes de l’égoïsme (…) s’engager pour la justice et la transformation du monde est une exigence constitutive de l’Evangélisation (...). C’est surtout les fidèles laïcs, formés à l’école de l’Evangile, qui ont la tâche d’intervenir directement dans l’action sociale et politique » [11].

2. Justifiés par le Christ, soyons justes vis-à-vis de nos frères

Le Christ est notre justification : « comme par la faute d’un seul ce fut pour tous les hommes la condamnation, ainsi par l’œuvre de justice d’un seul, c’est pour tous les hommes la justification qui donne la vie » (Rm 5, 18).

« C’est Dieu qui justifie par le Christ. Car c’est Lui qui rend l’homme digne d’entrer en relation de communion et d’alliance avec lui et le rend capable de rendre justice. En effet, la réconciliation entre Dieu et l’humanité et au sein de la famille humaine produit la restauration de la justice et impose des exigences légitimes dans les relations. Car Dieu justifie le pécheur en faisant grâce, et l’homme rend justice à son offenseur en lui pardonnant ses fautes. Parce que Dieu nous a justifiés en nous pardonnant nos péchés, afin de nous réconcilier avec lui, nous sommes, nous aussi, capables de construire des relations et des structures justes entre nous et dans nos sociétés, en pardonnant et en faisant grâce par amour et par miséricorde. Peut-on vivre autrement en communauté et en communion ? » [12]

3. Le Christ est notre paix et nous appelle à être artisans de paix

« Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9).

Le Christ est notre paix, aussi dès sa naissance les anges ont-ils entonné : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Lc 2, 14). Après sa résurrection, dès sa première rencontre avec ses disciples désespérés, Jésus leur transmet la paix de Dieu : « La paix soit avec vous » (Jn 20, 21). Maintenant la paix a été signée entre la terre et le ciel, entre l’homme et Dieu par la mort et la résurrection du Christ, l’Agneau de Dieu qui a enlevé le péché du monde. Désormais, la divinité est en communion avec l’humanité. Le Christ est notre paix, c’est lui qui abat les murs de séparation entre les hommes souvent des ennemis jurés. Parfois ces hostilités semblent se présenter sous l’aspect d’un conflit interreligieux comme au Nigéria. « Cependant la religion ne peut jamais justifier les intolérances ou les guerres… Toutes les religions devraient inciter à un usage correct de la raison et promouvoir des valeurs éthiques qui construisent la coexistence civile. Fidèles à l’œuvre de réconciliation accomplie par Dieu en Jésus Christ, crucifié et ressuscité, les Catholiques et tous les hommes de bonne volonté doivent s’engager à donner des exemples de réconciliation pour construire une société juste et pacifiée » [13].

III. LA PAROLE DE DIEU NOUS APPELLE A UNE CHARITE AGISSANTE

L’amour, le jeûne et la prière sont des attitudes indispensables pour le chrétien dans son cheminement intérieur et communautaire vers la célébration du mystère pascal. L’engagement pour la justice, la réconciliation et la paix évoqué plus haut trouve sa racine, sa mesure et son accomplissement dans l’amour de Dieu qui nous a été révélé dans le Christ, Verbe fait chair.

A l’égard de tous les hommes, Jésus s’est fait tout à tous sans distinction aucune ; il passait en faisant le bien, dans un désintéressement total. Sur la croix son amour se manifeste dans toute son intensité et à l’égard de tous. Il nous appelle à faire de même : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »(Jn 13,34). Aimer Jésus et vivre de lui consiste à garder intégralement sa parole par la méditation et le vécu concret des commandements divins : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent. » (Lc 11, 28).

La Parole de Dieu lue et partagée dans les communautés chrétiennes de base et dans nos cellules familiales doit contribuer à éveiller «la charité et la justice envers tous, surtout envers les pauvres». Cette Parole de Dieu n’est pas seulement un message intelligible adressé aux hommes ; elle doit être une réalité agissante dans leurs vies et les engager à l’accomplissement de bonnes œuvres. En effet il ne convient pas d’écouter la parole de Dieu et de célébrer le mystère pascal sans un minimum d’annonce de cette parole par nos paroles certes, mais surtout par des gestes de solidarité et de partage. En outre toute œuvre de charité doit trouver son fondement et sa raison d’être dans la parole de Dieu. Sans quoi elle se dessèche pour devenir une œuvre purement sociale. Toute communauté chrétienne qui vit de la Parole de Dieu est un lieu privilégié de la présence du Christ qui a passé sa vie en faisant le bien. Tout baptisé est par conséquent instrument de la charité du Christ.

Aussi le pape, dans son message de carême nous invite- t-il pendant ce temps fort du carême à être plus attentifs au lien intrinsèque qui existe entre l’écoute bienveillante de la Parole de Dieu et le service désintéressé des frères ; tous les croyants doivent, au cours de ce temps favorable, comprendre la nécessité de traduire en gestes d’amour la parole écoutée, car ainsi seulement l’annonce de l’Évangile devient crédible.

La charité agissante avant d’être un geste est surtout tout un état d’esprit et une disposition intérieure dans notre relation personnelle à Dieu à travers sa parole. La raison profonde de notre engagement aux côtés des plus démunis se trouve dans notre témoignage de foi et d’amour. Aussi pour que nos différents gestes s’inscrivent effectivement dans une dynamique de foi et d’amour, j’invite chacun de vous, chers fidèles, à méditer fréquemment l’hymne à la charité de saint Paul et à se laisser inspirer par lui pendant ce temps favorable à la conversion. (1 Co, 13).

CONCLUSION

Chers fils et filles, vous le savez bien, notre monde a faim de réconciliation, de justice et de paix. Aussi voudrais-je, à la fin de mon message vous renvoyer à la Parole de Dieu et plus particulièrement à ces propos de Jésus sur la montagne : « Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés. (Mt 5,6) ; Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu (Mt 5,9) ». Pour répondre à ce message des béatitudes nous ne pouvons rester sourds à la parole de Dieu, aux appels de notre monde. Nos frères et sœurs ont besoin de nous pour vivre dans le bonheur et pour bâtir un monde de justice et de paix. En tant que disciples du Christ, nous avons le devoir impérieux de leur apporter le témoignage de la puissance et de la lumière de l’Evangile.

C’est pourquoi je vous exhorte à rechercher par la prière et l’écoute attentive de la Parole de Dieu, la justification de Dieu, dont la lumière nous rend capables de rendre justice et de pardonner aux autres par amour et par miséricorde.
Autant que nous le pouvons, engageons-nous à prendre part à la mise en place de « structures justes entre nous et dans nos sociétés dans nos sociétés » [14] et à construire un monde juste et fraternel « à la lumière de la justice de Dieu » [15]. Dans ce sens j’invite les curés qui n’ont pas encore doté leur paroisse d’une commission « Justice et Paix » à bien vouloir le faire dès que possible.

Faisons en sorte que nos reprises spirituelles communautaires en ce temps de carême (récollection, pèlerinages, marches de carême) soient vécues dans un climat de vraie réconciliation avec nous-mêmes, avec Dieu et entre nous.

En matière de réconciliation, prenons en compte la recommandation de Benoît XVI dans l’Exhortation apostolique « Africae munus) : « je recommande vivement, comme l’ont souhaité les Pères synodaux, de célébrer tous les ans dans chaque pays africain un jour ou une semaine de réconciliation, particulièrement pendant l’Avent ou le Carême. »[16]

Saisissons l’occasion de ce temps de Carême pour vivre cette réconciliation nécessaire à la vie de nos mouvements, associations et communautés. Elle pourrait se dérouler en un triduum de célébrations pénitentielles qui se terminerait par une eucharistie précédée de la réception du sacrement de réconciliation.

J’exhorte plus particulièrement les familles à se trouver ne serait-ce qu’un jour dans le mois, le dimanche étant le plus indiqué, pour une vie de communion entre les membres de nos familles en soif de recueillement.

  • Au titre de la solidarité et du partage, surtout en cette année particulièrement difficile sur le plan alimentaire, je vous invite à être plus attentifs les uns aux autres et surtout aux plus démunis. J’invite avec insistance tous les hommes de bonne volonté de toutes les composantes de notre archidiocèse à participer activement et effectivement à la quête impérée et aux différentes collectes qui seront organisées par notre organe de solidarité qu’est l’OCADES diocésaine, à la journée de solidarité et de partage du dimanche des Rameaux. Les fruits de ces collectes serviront à venir en aide aux nécessiteux de cette crise alimentaire que nous connaissons. Chaque chrétien, chaque homme de bonne volonté, dans son environnement socio-économique et professionnel, selon son statut social ou sa situation géographique est assez riche de quelque chose qu’il peut partager généreusement avec son prochain, qui est un « autre Christ ».
  • Un chrétien, une Bible, avons-nous dit, mais il ne suffit pas d’avoir une Bible bien propre en main, encore faut-il apprendre à la lire et à la méditer en se donnant le temps, ne serait-ce que 20 minutes par jour.

Que par l’intercession de Marie la Vierge fidèle, le Seigneur nous accompagne par sa Parole jusqu’à la gloire de sa résurrection.

Bon et fructueux Carême à tous !

+Philippe OUEDRAOGO
Archevêque métropolitain de Ouagadougou


Notes :

[1] Cf. Jean-Paul II, Ecclesia in Africa, n° 63.

[2] Message de carême 2012.

[3] Cf. Africae munus, 1ère partie.

[4] Cf. Africae munus, n°20.

[5] Cf. Message pastoral des évêques de la RECOWA-CERAO, n°9.

[6] Deuxième synode africain, proposition 9.

[7] Jean-Paul II, Ecclesia in Africa,, n°100.

[8] Message pour la journée mondiale de la paix 2002.

[9] Cf. Benoît XVI, La Parole du Seigneur, n°100.

[10] Cf. Op. cit.

[11] Ibidem.

[12] Cf. Deuxième Synode des évêques africains, Proposition n° 14.

[13] Benoît XVI, Parole du Seigneur, n°102.

[14] Cf. Op.cit. Proposition n° 14.

[15] Cf. Ibidem.

[16] Cf. n° 157.