Les fidèles catholiques sont entrés depuis le dimanche 10 avril 2022 dans la dernière ligne droite du temps de carême, celle de la semaine sainte. C’est une semaine particulière, pleine de symbolisme et marquée par des commémorations. Quelle est la particularité de la semaine sainte ? Quels sont les comportements à adopter par les fidèles pendant ladite semaine ? Pour répondre à toutes ses préoccupations catholique.bf a rencontré l’Abbé Innocent KOBENDE, Aumônier principal des Lycées et Collèges à Ouagadougou, pour une interview.

 

Catholique.bf(C.bf) : qu'est-ce que la semaine sainte ?

Abbé Innocent KOBENDE (AIK) : la semaine sainte est cette période qui clôture le temps de carême ; lequel temps a commencé depuis le mercredi des cendres, soit le 02 mars et qui prendra fin à la solennité de la Pâques, le dimanche 17 avril prochain. Cette dernière semaine préparatoire à Pâques est appelée semaine sainte.

 

C.bf : la semaine sainte, compte exactement combien de jour ?

AIK : strictement parlant, on peut dire que c’est 7 jours, quand il s’agit d’une semaine calendaire. Mais l’Eglise entame cette semaine avec l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem par la célébration des Rameaux. Le dimanche des Rameaux et de la Passion nous introduit dans la semaine sainte. Donc le vocable semaine sainte comprend les célébrations des Rameaux à Pâques.

 

C.bf : quelle différence y a-t-il entre semaine sainte et triduum pascal ?

AIK : semaine sainte et triduum pascal, il n’y pas de différence à établir. Le triduum ce sont les trois derniers jours qui précèdent la fête pascale, à savoir le jeudi saint, le vendredi saint et le samedi saint, les trois jours saints. On peut dire qu’à partir du Jeudi saint, la Semaine sainte gagne en intensité, en célébrations, en spiritualité et en communion.

 

C.bf : en d’autres termes, le triduum pascal est-il inclus dans la semaine sainte ?

AIK : Exactement ! Le triduum pascal fait partie de la Semaine sainte, ce sont les trois derniers jours qui mènent directement à la fête pascale.

 

C.bf : quelle est la particularité du Jeudi saint ?

AIK : le Jeudi saint nous rappelle ce jour où Jésus a pris le repas pascal, en anticipé, avec ses apôtres dans une maison qu’il avait fait préparer. À cette occasion, Jésus a institué l’Eucharistie et le sacerdoce ministériel. En célébrant le Jeudi saint, l’Église commémore ces deux faits : l’institution de l’Eucharistie et l’institution du sacerdoce ministériel. Jésus a donné à son Église à la fois l’Eucharistie et les prêtres qui célèbrent l’Eucharistie. Le Jeudi Saint est un jour joyeux et festif. On dit que c’est le jour des prêtres, alors on prie pour eux, on leur souhaite la bonne fête et on leur manifeste aussi de l’attention par des gestes fraternels. Mais ce n’est pas seulement notre fête. L’Eucharistie qui est aussi un sacrement dont nous sommes tous bénéficiaires fait que l’Église entière est en fête.

 

C.bf : quelle est la particularité du Vendredi saint ?

AIK : aussitôt après avoir célébré le Jeudi saint en commémorant la Sainte cène, l’Église entre dans un grand silence le Vendredi saint. Rappelons-nous, c’est après le repas pascal avec ses disciples, que Jésus a été arrêté au jardin des oliviers et subi la douloureuse passion : humiliation, torture et sévices avec au bout la crucifixion et la mort sur la croix en dehors de la ville. Le Vendredi saint, l’Église se rappelle cela et en fait un jour de pénitence, jour de jeûne et de grande prière.

 

 C.bf : quelle est la particularité du Samedi saint ?

AIK : le Samedi saint n’a pas beaucoup de particularité, sinon que c’est prolongement du Vendredi saint. Le Maître n’est plus, Jésus est dans le tombeau, tout est et silencieux. Les disciples ne savaient plus à quoi penser ni que faire ; aussi toute l’Église se recueille profondément. Aux Vendredi saint et Samedi saint, il n’y a pas de célébration ou de manifestations particulières. C’est très calme, en attendant la Vigile pascale pour manifester la grande joie de la Résurrection.

 

C.bf : comment les fidèles doivent-ils vivre la Semaine sainte ?

AIK : je puisse compare les 40 jours du carême et à une compétition de marathon. Plus on avance vers la ligne d’arrivée, plus il faut rassembler toutes ses énergies pour franchir la ligne et mériter un laurier. Il serait dommage d’observer tout le temps de jeûne, d’abstinence de privation, de résolution et dans cette semaine sainte ne pas poursuivre jusqu’au bout l’effort. C’est même maintenant qu’il faut maximiser. Si on a eu des hésitations et des ratés, on peut bien terminer en beauté lors de la semaine sainte. Donc c’est tout ce qu’on a vécu durant le temps de carême au superlatif : plus de prières, de recueillement et pénitence afin de faire le bouquet, le point de notre vécu du carême pour en recueillir gracieusement les fruits au matin de Pâques.

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